Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres des États membres de la SADC,
Mesdames et Messieurs Les Gouverneurs des Banques centrales des États membres de la SADC,
Mme Angèle Makombo N’tumba, Secrétaire exécutif adjoint de la SADC, chargée de l’intégration régionale,
Mesdames et Messieurs Les Hauts fonctionnaires des États membres de la SADC,
Mesdames et Messieurs Les membres du personnel du Secrétariat de la SADC,
Mesdames et Messieurs Les représentants des médias,
Mesdames, Messieurs, en vos titres et qualités respectifs. Tout Protocol observé.
J’ai l’honneur, en ma qualité de Président du Comité des ministres des finances et de l'investissement de la SADC et de Co-président du Comité d’évaluation par les pairs de la SADC de vous souhaiter la bienvenue aux réunions de ces deux instances. Plus important encore, je vous souhaite la bienvenue à Kinshasa, capital de la République démocratique du Congo. Je vous souhaite un séjour agréable et inoubliable. Je vous invite donc à trouver du temps, malgré votre agenda chargé, de découvrir la beauté de notre ville et l'hospitalité du peuple congolais.
Je saisis cette occasion pour remercier mes estimés collègues ministres et les distingués gouverneurs des banques centrales, de participer à ces réunions importantes ici, à l'Immeuble du Gouvernement. Il ne fait aucun doute que votre présence témoigne de l’engagement de nos pays pour une des communautés économiques les plus dynamiques du continent, SADC.
C’est à ce titre que lors de la 5ème réunion de coordination de l'Union Africaine Son Excellence Monsieur le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président en exercice de la SADC, à qui je rends un vibrant hommage, a fait part des prouesses réalisées par la SADC, en matière d'intégration sociale, infrastructurelle, financière, environnementale, politique, institutionnelle ainsi qu'en matière d'intégration commerciale.
Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres et distingués Gouverneurs, la pandémie de COVID-19 a coûté la vie à des millions de personnes, occasionné des pertes massives d’emplois, perturbé les chaînes d'approvisionnement et donné un coup de ralentissement à nos économies. L'inflation s’est envolée, vu que les gouvernements ont dû prêter un soutien budgétaire et monétaire massif pour lutter contre la pandémie.
La guerre en Ukraine a constitué à son tour un facteur aggravant de la situation post-COVID, en provoquant des pénuries de carburants, d’aliments et d’engrais. Les catastrophes naturelles ont aussi eu des répercussions brutales, qu'il s'agisse des tremblements de terre qui ont frappé la Turquie et la Syrie, des inondations qui ont touché l’Asie du Sud ou de la sécheresse qui sévit en Afrique de l'Est.
Les pays africains ont payé le plus lourd tribut à cette avalanche de catastrophes. La pandémie a fait passer le taux de pauvreté extrême mondial de 8,4 à 9,3%. Actuellement, les pays de la SADC sont confrontés à la perspective de crises intérieures majeures se présentant sous des formes diverses, notamment : (i) le ralentissement de la croissance économique, (ii) l’augmentation de la pauvreté et de la faim, (iii) des dettes publiques atteignant des niveaux insoutenables dans un contexte de hausse des taux d'intérêt, d’inefficacité des mécanismes de règlement du surendettement extérieur et de sous-investissement.
À l’heure où nous sommes réunis ici, selon la Banque mondiale, les difficultés de nos pays s'accroissent à mesure que l'économie mondiale et les prix des actifs sont ajustés à des taux d'intérêt et des rendements obligataires plus normaux. L'inflation et la hausse des taux d'intérêt dans les économies avancées entraînent des pénuries de capitaux pour les pays en développement, provoquant ainsi la dépréciation des monnaies et la hausse des taux d'intérêt et alourdissent, par voie de conséquence, le fardeau de la dette.
Excellence Mesdames et Messieurs les Ministres et distingués Gouverneurs, face à ces développements, il est de notre responsabilité historique de réaffirmer avec force les principes économiques fondamentaux, qui devraient constituer le socle du développement de la SADC. Je souhaiterais en évoquer au moins cinq :
Premièrement, il est essentiel de réaliser la stabilité macroéconomique, la raison principale étant que l’imprudence budgétaire met en péril les services essentiels et que l’inflation pénalise les plus pauvres.
Deuxièmement, il importe toujours de donner une priorité absolue aux politiques saines visant à promouvoir l'investissement privé, car sans elles, il ne pourrait y avoir de croissance économique.
Troisièmement, il est impératif de favoriser le commerce libre et équitable dans le contexte de la zone de libre-échange de la SADC et de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLEAfC) car, il encourage l’efficience et crée des possibilités énormes de croissance et de convergence.
Quatrièmement, il importe de rendre opérationnels et de renforcer les mécanismes de financement de la SADC destinés à financer la fourniture de biens publics régionaux tels que les infrastructures et le développement industriel, la raison étant que les coûts engendrés par le dérèglement climatique, les conflits et les pandémies feront reculer le progrès humain partout, à moins que l'efficacité des efforts mondiaux ne s'améliore. Par conséquent, « Nous devons exploiter les ressources du secteur privé et, à cet égard, le Fonds de développement régional de la SADC est l'instrument susceptible de permettre à la région d'y parvenir ».
Cinquièmement et enfin, le facteur du capital humain, en particulier l'investissement dans la santé des nourrissons et l'éducation des jeunes afin de créer des possibilités pour un avenir meilleur.
Par conséquent, les Gouvernements doivent se préparer afin de pouvoir faire face à la persistance des tensions financières. Dans cette perspective, ils se doivent d’adopter un cadre crédible de politique budgétaire. Au chapitre des dépenses, les décideurs doivent accroître l'efficacité des dépenses publiques, supprimer les subventions inutiles et régressives et améliorer les systèmes de passation de marchés publics. En ce qui concerne les recettes, les Gouvernements devraient réduire les exonérations fiscales et élargir l'assiette fiscale, au lieu de subir de façon répétée la réduction des recettes fiscales et la hausse des taux des tarifs. Pour attirer les capitaux privés, il est essentiel d'instaurer à long terme une discipline budgétaire dans les finances publiques.
Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres et distingués Gouverneurs, le Protocole de la SADC sur la finance et l'investissement de notre région, insiste sur la nécessité de promouvoir l’harmonisation des politiques financières et d’investissement des États membres pour qu’elles concordent avec les objectifs poursuivis par la SADC et d’éviter que toute modification apportée aux politiques financières et d’investissement d’un État membre n’entraîne la nécessité d’opérer des ajustements non souhaitables dans d’autres États membres.
Comme vous le savez déjà, quatre (04) États membres de la SADC ont été ajoutés à la liste des pays faisant l'objet d'une surveillance accrue de la part du Groupe d'action financière (GAFI), connue sous l’appellation de « liste grise ». Il me faut ici saluer les efforts remarquables engagés par ces pays, notamment l’Afrique du Sud, la République démocratique du Congo, le Mozambique et la République-Unie de Tanzanie, pour que cette mesure n’affecte pas potentiellement leurs économies ainsi que la région en termes d’afflux de capitaux, d’investissement étranger direct (IED), de possibilités externes de financement et de transactions financières dans le monde.
Cela m'amène à un des points sur lesquels nous devons délibérer et prendre une décision aujourd'hui, à savoir la mise en action du Comité de lutte contre le blanchiment de capitaux (Comité LBC) de la SADC, comme l'ont recommandé les chefs des Unités du renseignement financier de la SADC et les chefs des unités et divisions chargées de la mise en œuvre des recommandations du GAFI. Cette recommandation va dans le sens de l’article 10 de l’Annexe 12 du Protocole sur la finance et l'investissement, qui prévoit la création d’un Comité LBC, qui aura un rôle important à jouer, notamment faire le point de la mise en œuvre de l’Annexe, préparer des rapports annuels à l’intention des Ministres des finances et de l'investissement et renforcer la coopération avec le Groupe de lutte contre le blanchiment des capitaux de l'Afrique orientale et australe (ESAAMLG), en abrégé.
Excellence Mesdames et Messieurs les ministres et distingués Gouverneurs, les autres questions majeures qui figurent au menu de nos travaux, concernent : les progrès accomplis dans l’exécution des décisions que nous avons prises antérieurement et des programmes stratégiques adoptés pour la région tels que prévus dans le Plan stratégique indicatif de développement régional (RISDP) 2020-2030. Ainsi, nous examinerons les rapports d’activités sur la Facilité pour la préparation et l’élaboration de projets, sur le développement de la Facilité régionale de financement des infrastructures de transport de l’électricité, sur la mise en opération du Fonds de développement régional (FDR) de la SADC. Nous ferons également le point des avancées réalisées dans l’harmonisation et le renforcement du secteur financier, notamment en ce qui concerne la nouvelle Stratégie d’inclusion financière de la SADC et celle visant l’accès des PME aux financements (2023-2028). Nous examinerons également la Feuille de route pour l’évaluation de la mise en œuvre du Protocole sur la finance et l'investissement, qui orientera les travaux à abattre par le présent Comité et celui des Gouverneurs durant les années à venir.
Enfin, permettez-moi, Excellences les ministres et distingués Gouverneurs, de remercier les Hauts fonctionnaires du Trésor ainsi que ceux des Banques centrales pour la rigueur qu’ils se sont imposé dans la préparation de nos documents et qui facilitera la conduite de nos travaux et contribuera à son efficience.
Sur cette note, je voudrais vous remercier tous de votre attention et vous souhaite plein succès dans vos délibérations.
Thank you very much !
Muito obrigado !
Merci Beaucoup !
Asante sana !