Je tiens tout d’abord à vous remercier pour votre présence à cet atelier et pour avoir répondu à l’invitation qui vous a été envoyée. Je tiens particulièrement à saluer la présence de son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, qui a bien voulu rehausser de sa présence cette activité, en dépit de son agenda très chargé.

En effet, après l’arrêt, en décembre 2012, du dernier Programme Economique du Gouvernement appuyé par la Facilité élargie de crédit du FMI, baptisé PEG 2, les relations entre la République Démocratique du Congo et le Fonds Monétaire International se sont cantonnées aux consultations, au titre de l’Article 4. Mais, à la faveur de l’alternance démocratique intervenue en 2018, Son Excellence Monsieur le Président de la République, Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, a donné une impulsion qui a permis la conclusion d’un Programme Économique du Fonds Monétaire International en juillet 2021. C’est dans ce cadre que s’inscrit le présent atelier d’informations destinées à présenter l’évolution des discutions et les éléments de consensus déjà obtenus dans le  cadre de cette première revue dudit programme.


Ce programme a été conclu dans un contexte qui continue à être marqué, tant au niveau national qu’international, par la prévalence de la pandémie à Covid 19, qui a impacté négativement l’activité économique et la viabilité budgétaire de nombreux pays. La République Démocratique du Congo n’y a pas échappé bien que qu’elle ait fait preuve d’une grande résilience, en témoigne ses principaux indicateurs macroéconomiques qui ont été au dessus de la moyenne africaine. 

En termes d’objectifs globaux, ce programme vise notamment à maintenir la stabilité macroéconomique grâce à une gouvernance améliorée, à accroître la mobilisation des recettes domestiques en vue de dégager un espace budgétaire propice au financement des investissements publics structurants et  investissements dans les secteurs sociaux, notamment, la santé et l’éducation. 

La première revue, qui fait l’objet de la présente Mission, permettra de démontrer, j’en suis sûr, les efforts déployés par le Gouvernement pour rencontrer les différents engagements, tant en ce qui concerne les critères quantitatifs que les repères structurels. Je ne doute pas que Madame la Cheffe de Mission et son équipe auront le regard juste et lucide sur la qualité de la gouvernance économique, budgétaire et monétaire mise oeuvre par le gouvernement dit «des Warriors ». Sans vouloir entrer dans les détails, le niveau de mobilisation de recettes domestiques, jamais atteint par le passé, exprime partiellement les efforts fournis car il est notamment le résultat d’un tournant décisif et historique en ce qui concerne la corruption et la bonne gouvernance.

Loin de nous l’idée d’une autosatisfaction car nous sommes pleinement conscients de l’ampleur de défis à relever, notamment, l’impératif de doubler notre effort de mobilisation de l’impôt afin de rejoindre la moyenne africaine  mais également celui de maintenir la stabilité macroéconomique dans un contexte marqué par des risques politiques et sécuritaires importants. Également celui d’une demande sociale aussi pressante et légitime face à des moyens toujours limités. 

Par ailleurs, nous devons parvenir à achever complètement ce programme triennal avec le FMI, ce qui constituera une première dans l’histoire de la relation entre cette institution multilatérale et notre pays. A cet effet, la discipline ainsi que la coordination des politiques budgétaire et monétaire constitueront nos principaux leviers d’action et je ne peux m’empêcher de féliciter l’excellente collaboration qui existe entre les trois signataires du mémorandum ou quatre, c’est à dire, le Ministère du budget, la Banque Centrale du Congo, le Ministère des Finances sous l’œil vigilant du Premier Ministre. C’est l’objectif de nos réunions de Troïka technique et politique qui sont consacrées au monitoring du programme.

Aussi, convient il de rappeler que l’une de difficultés dans l’exécution du programme économique se situe dans la faiblesse lié au manque de connaissances de son contenu et sa faiblesse d’appropriation par différents acteurs. 

Connaissance de son contenu et sa faible appropriation par différents acteurs parfois même au sein du gouvernement mais aussi de l administration publique. Ceci entraîne parfois des réticences et retards dans  la réalisation des  engagements convenus.


Une question importante a fait l'objet de discussions au cours de cette première revue du programme FEC. Il s agit de l' utilisation de l' allocation spéciale DTS, soit 1,5 milliard USD, mise à la disposition de notre pays dans le cadre du soutien à la relation post Covid décidé par le conseil d'administration du FMI.

Si le principe d'utiliser 50% de cette allocation, à travers le budget, Pour financer les  projets d' investissements fait  l' objet d'un  concensus, les avis ne convergeaient pas quant à la cadence de cette utilisation ainsi que sur le dispositif institutionnel y afférent. Finalement, un accord a été trouvé pour une tranche initiale de 300 millions USD qui pourrait être complétée en  fonction de la performance dans le décaissement en appui aux différents projets identifiés, et une liste des secteurs à financer a été élaborée.

Le financement doit se faire à travers des structures crédibles d' ores et déjà le gouvernement a fait part de son intention d'utiliser deux  voies principales à savoir le bureau Central de coordination le BCECO en restructuration dont d' ailleurs va démarrer quasi immédiatement ainsi que  le programme des nations unies pour le développement. Ces deux canaux de mise en œuvre ne vont pas empêcher que soit également recruter des agences d'exécution  secondaires à travers l'un  ou l'autre selon leur performance et selon l'assurance que l'on aura  de leur efficacité.

Ainsi, je laisse à la cheffe de mission le soin de présenter les conclusions préliminaires de la revue qu'elle a conduite depuis  trois  semaines. J'ose espérer que les échanges qui vont s'en suivre seront fructueux. 

Je vous remercie pour votre aimable attention.